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ecoute, conseils, accompagnement la maltraitance chez la personne âgée: intervention de madame anne moreau, psychologue au capam classé dans : non classé — 19 juillet, 2012 @ 4:12 anne moreau, psychologue coordinatrice au capam (centre d’aide aux personnes âgées maltraitées) à liège en belgique, intervenait à saint-andré, dans le cadre des conférences-débats du clic métropole nord ouest. qu’entend-t-on par maltraitance? qui maltraite? quelles sont les formes de maltraitance pour une personne âgée? voilà quelques unes des nombreuses questions auxquelles a.moreau a répondu concrètement lors d’une conférence très instructive, illustrant ses propos de dessins humoristiques et de courts métrages évocateurs. la maltraitance n’est pas toujours celle qu’on croit, le maltraitant celui qu’on pense… **************** de quoi parle-t-on? qu’est ce que la violence? la maltraitance? il est important de souligner que l’interprétation de mêmes faits peut être différente selon le milieu, les valeurs, la culture. par exemple dans les pays d’afrique, le respect des anciens rend incompréhensible le principe même de nos maisons de retraite en europe! autre exemple, dans telle famille la gifle ou la fessée sera considérée comme éducative et tolérée, mais bannie et jugée inacceptable dans telle autre. qui a raison? qui a tort? l’objet d’une définition de la maltraitance n’est pas de poser un jugement. la 1ère définition officielle date de 1987, à l’occasion du conseil de l’europe (strasbourg). il est dit que les violences se caractèrisent « par tout acte ou omission commis par une personne s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique d’une personne à sa liberté, ou compromet gravement le développement de sa personnalité, et/ou nuit à sa sécurité financière. » la maltraitance est un concept large et flou. d’un côté, il y aurait le « bien traiter », et de l’autre, le « mal traiter »? autre préambule important: l’intention ou la non-intention de faire du mal. l’abus est un acte commis volontairement, qui cause une blessure, ou un tort, souvent par une personne en relation de confiance (famille, personnel de soin…). les négligences ou omissions relèvent-elles plus souvent de la non intention, mais pas nécessairement: on peut négliger avec intention! quand on parle de violences on pense d’abord « violences physiques », mais ce ne sont pas les plus courantes et il y a malheureusement beaucoup d’autres formes de violences. on sait que la moitié des situations de violences sont d’ordre psychologique et/ou financier. s’agissant des violences physiques on peut citer par exemple les abus en matière de contention. pour les violences psychologiques, la liste est longue: violences verbales, morales, insultes, chantage, intimidation, harcèlement…infantilisation, manque de respect (utilisation intempestive du tutoiement, ton condescendant, « mémé va faire un gros dodo » etc.) au niveau des violences financières, il faut citer les enfants, et plus particulièrement les garçons, qui vont utiliser la pression psychologique et exploiter leurs vieux parents, les voler, détourner leur pension, s’octroyer un héritage anticipé etc. on constate aussi des abus de droit, ou l’absence de considération des choix, des souhaits de la personne: utilisation frauduleuse de signature, privation de papiers d’identité, contrôle des relations sociales…amoureuses! viennent ensuite les négligences de tous ordres, actives ou passives: privations de soins (soins absents, insuffisants,bâclés, retardés de façon répétitive..) privation d’hygiène, de nourriture, etc. que dire de ces personnes âgées à qui l’on met des couches en permanence, que l’on rend incontinentes! enfin, il ne faut pas oublier les violences dites médicales: polymédication excessive ou privation de médicaments. qui maltraite? les familles, les professionnels, d’autres personnes âgées…probablement tous, à des degrés divers et certainement « ceux qui ne se posent pas la question! » lorsqu’on a une responsabilité de soins ou d’accompagnement de personnes âgées, il faut s’obliger à prendre le temps de la remis en question « est-ce que dans ma pratique je ne suis pas trop brusque? est-ce que dans ma pratique je ne suis pas trop brusque? est-ce que je me mets suffisamment à l’écoute de cette personne dont je m’occupe? » la non intention: parfois les familles qui prennent une personne âgée chez elles ne sont pas toujours prêtes, pas dans de bonnes conditions pour l’accueillir comme il se doit. elles n’ont pas toujours connaissance de ses besoins, la personne âgée est accueillie dans un environnement trop bruyant pour elle, ou elle est souvent laisée seule etc. mais attention: ces actes de maltraitance là relèvent de la « non-intention » et il est important de ne pas pointer ces familles du doigt. le silence des victimes: pourquoi les personnes maltraitees ne denoncent-elles pas? au-delà du fait que peu de personnes âgées savent qu’elles peuvent aujourd’hui être aidées, écoutées, il y a pléthore de raisons à la non dénonciation de leur situation. les victimes craignent les représailles « si tu n’es pas contente je vais te placer! tu ne pourras plus voir tes petites filles! » elles se sentent impuissantes « je ne peux rien faire, c’est comme ça…. », elles culpabilisent « c’est de ma faute, je suis une charge pour eux ». elles ont peur de ne pas être crues, de causer un scandales « que vont penser mes voisins s’ils apprennent que j’ai dénoncé mes enfants?! », ou encore d’être à l’origine d’un conflit familial. souvent également on remarque que les victimes n’ont pas conscience de la gravité des actes perpétrés contre elles, mais inconsciemment, elles éprouvent une diminution de la confiance en elles causées par la situation. souvent encore elles excusent ou justifient les comportements abusifs « c’est mon fils! » et tout est dit, en un seul mot…tout est dû? autre problème: l’ambivalence du rapport victime/maltraitant. c’est concrètement l’exemple de la personne âgée à qui l’enfant ou le personnel de soin demande ses bijoux « de toutes façons, tu ne les mets plus! ». si la personne âgée refuse, elle sait qu’il y aura des conséquences négatives induites: négligences, violences etc. alors elle accepte, elle paye sa quiétude, elle tire un bénéfice du sacrifice de ses bijoux, c’est ce qu’on appelle en psychanalyse « bénéfice secondaire ». en cédant, elle cautionne malgré elle l’acte du maltraitant et elle entre dans un cercle dont elle aura bien des difficultés à sortir. qui a bu, boira. enfin, il convient de souligner également l’importance de l’attitude du milieu. parfois la personne âgée décide de se confier, mais son appel n’est pas entendu. on assiste tantôt à la dénégation du problème par l’entourage qui minimise ce que dit la personne âgée » a part qu’elle râle, elle est bien ton aide ménagère! on a déjà eu du mal à en trouver une! » et l’entourage de culpabiliser la victime: « tu nous en cause du souci! ». l’entourage peut aussi choisir de ne pas entendre, parce que ce sont des choses qui dérangent, par pression à la confirmité. et si à contrario la personne qui a reçu la confidence est prête à agir, il se peut qu’elle n’ait pas connaissance des ressources à disposition, de l’aide possible, ou encore qu’elle se sente tiraillée par une obligation de confidentialité. comment savoir s’il y a risque de maltraitance? il existe des facteurs de risque. toutefois, ce n’est pas parce qu’il y a des facteurs de risques qu’il y a maltraitance et inversement il peut y avoir maltraitance sans qu’aucun facteur de risque ne soit identifié. ces facteurs de risques peuvent être liés à la personne elle-même: dépendance physique, ou psychique, troubles du caractère, isolement. vivre au quotidien par exemple avec une personne atteinte de la maladie d’alzheimer est une épreuve difficile et il y a souvent là tous les ingrédients pour perdre patience. d’autres facteurs sont eux liés à l’auteur des violences: fragilité psychologique, troubles mentaux, dépen